Sous l'angle de l'ouvrage OCTAVE NITKOWSKI : « le front NATIONAL des Villes et le Front National des champs »

Je vous avoue que depuis quelque temps j'ai dû mal à m'intéresser à la politique. Peut être est-ce dû au scandale « Sarkoleaks » (des écoutes téléphoniques), des mensonges permanents du parti socialiste ou de la diatribe néfaste du front National, de la position ambiguë et peu courageuse Verts et du Front de Gauche mais rien ne motive en ce moment à s'y intéresser. Mais l'actualité « Locale » m'a obligé à m'y remettre un peu et j'ai donc eu en ma possession l'ouvrage d'Octave Nitkowski intitulé « Le Front National des villes et le Front National des champs ». Ce livre à pour principal intérêt d'essayer de nationaliser une situation locale : les élections Municipales d'Hénin Beaumont.
On a déjà évoqué (pour les plus fidèles lecteurs) la mairie d'Hénin Beaumont, ville du bassin Minier dans le Nord de la France, à quelques minutes de Lens et à 30 minutes de Lille. Cette ville à plusieurs particularités : tout d'abord ,elle est en reconstruction, meurtrie par la fin de l'industrie minière en France avec un taux de chômage assez spectaculaire mais également meurtri par les scandales politiques. En effet, l'ancien Maire du parti socialiste Gérard Dalongeville aidé par la fédération locale à mis à feu et sang cette ville en la ruinant totalement. Elle est aussi toujours meurtrie par une drôle de fusion qui a eu lieu dans les années 1970 entre Hénin Liétard (c½ur de la ville) et Beaumont (campagne) ce qui donne un curieux mélange des genre entre une ville développée et une campagne oubliée. L'auteur se propose ici d'analyser le vote Front National qui s'est imposé, au fur et à mesure du temps, dans cet ancien bastion imprenable des socialistes. Il a le mérite de mettre en avant la stratégie du Front National : un élu local qui laboure le terrain depuis des années (Steeve Briois), une communication avec la base de la population locale qui lui a permis de constituer une armée de Militants et de faire des opérations « coups de poings » à la vitesse de l'éclair, tout en ayant l'appui du siège du parti en la personne de Marine Le Pen. Il est vrai que les scandales politique associé à une misère qui monte ont toujours eu tendance à donné des ailes à l'extrême droite qui s'est redonné une image un peu plus « respectable » depuis que Marine le Pen en a pris les rennes. Ce qui fait que l'élection qui va avoir lieu ce dimanche va être sous le feu de la rampe car les méthodes d'Hénin Beaumont ont été un peu appliqué et qui pose cette question terrifiante : La ville d'Hénin Beaumont va-t-elle basculée ? D'autant plus que la Maire sortant Eugène Binaise qui a eu le mérite de redresser les finances de la ville (à coup il faut le reconnaître d'une grande politique d'austérité mais qui était nécessaire) n'a pas vraiment de charisme, que Dalongeville à réussi de nouveau à se présenter (ne me demandez pas par quel miracle...) ce qui affaiblit de facto la gauche et donne un boulevard à l'extrême droite, opinion que l'auteur partage avec moi.
Mais au-delà de ce constat intéressant, on ne peut pas tirer grand-chose de ce bouquin et en aucun cas nationaliser la situation d'Hénin Beaumont à la France entière. Tout d'abord, parce que les élections municipales sont des élections locales. Un bon maire peut être de droite comme de gauche, s'il arrive à gérer correctement sa ville et à satisfaire ses riverains il sera élu, car c'est ce qu'attendent les citoyens d'un maire, la portée nationale bien qu'elle existe n'a pas sa place entière dans cette élection. Il serait plus intéressant d'analyser le score du front national lors des élections Européennes que le score que va faire ce parti à Hénin Beaumont. D'autant plus que l'auteur s'emmêle les pinceaux : en quoi cela fait avancer le débat d'apprendre que steeve briois est homosexuel (si ca à permis à l'extrême droite d'être un peu moins débile sur ce sujet on peut s'en féliciter) ? Par ailleurs, se contenter de dire que le vote front national dans le Nord est un vote de protestation car le métissage est au c½ur de notre région est une analyse certes atypique mais qui est justifié par aucun chiffre, aucune étude. Si on arrive là, et ce n'est que mon humble avis c'est qu'on est dans une « droitisation » du discours politique en général. Bien que l'auteur souligne le contraste qu'il y a eu entre François Hollande candidat (« ennemi de la finance » , le « made in France », « la relance économique face à l'austérité ») et François Hollande président (cadeaux aux entreprise via l'ANI et le fameux « pacte de responsabilité »), on en oublie l'essentiel : quand on est dos au mur, on préfère trouver un coupable que de se regarder le nombril. Il est beaucoup plus facile d'endosser la responsabilité du chômage aux immigrés que de se dire que la France à complètement loupé le virage de la transition énergétique, et de la réglementation bancaire qu'imposait la crise financière qu'on paye encore aujourd'hui. L'auteur oublie que le front national bien qu'aseptisé continue à faire de l'insécurité et de la haine de l'autre son fer de lance. Et que c'est ce genre de discours qu'il faut combattre, mais pas seulement avec des mots en proposant une véritable « alternative » à la politique actuelle : transition énergétique et écologique, repenser le travail, investir davantage dans la recherche et le développement, attirer les « starts up » innovantes qu'on pourra redonner « espoir » et « confiance » aux citoyens qui cherchent finalement simplement des solutions à leur problème du quotidien : comment se nourrir ? Comment finir sa fin de mois ? Comment en finir avec le chômage ? Comment assurer un avenir meilleur à mon enfant ? C'est en s'attelant à répondre structurellement à ces questions qu'on pourra définitivement tourner la page du nationalisme pour un monde plus ouvert et plus tolérant des autres. Mais ce chemin est long, périlleux, audacieux et nécessite d'avoir des dirigeants qui ont soif de « changement » et qui ne pensent pas qu'a leur propre intérêt.
Dans tout les cas, ce livre bien qu'insuffisant en terme d'analyse à le mérite de nous interroger pour lutter, défendre nos idées. Et pour les défendre, voter est une nécessité.
Chris.